Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
PetitePapouille deviendra grande
Archives
5 mars 2007

Nostalgie....

Enfin le week-end ! Je désespérai d’avoir quelques moments à me consacrer…Lol ça ne me va pas de parler de cette façon ! Ce que j’essaie de dire c’est que cela fait 5 semaines non-stop que je partage mon temps entre les cours et mon boulot ; je n’ai même pas eu le temps de retourner chez moi à la campagne pour voir mes parents ; ils me manquent énormément et croyez moi je n’aurais jamais cru dire ça un jour. Quand j’étais enfant, mes parents refusèrent de se montrer ferme avec moi, d’après eux cela ne pouvait que « détruire mon moi intérieur que je tentais de construire seule » ; résultat j’étais une enfant plutôt turbulente, qui aimait parler aux arbres…Mes parents, deux hippies sur le retour, nostalgique des années sexe, drogue et rock’n’roll étaient constamment convoqués auprès de la directrice à cause de mon comportement « anormal ». Cependant, après avoir vu mes parents, la directrice comprit dans sa grande sagesse ce qui ne tournait pas rond chez moi et aussi bizarre que cela puisse paraître c’est elle qui se chargea de mon « éducation social » : elle m’apprit à bien me comporter en société, à réfléchir avant de parler et surtout à arrêter de discuter constamment avec les végétaux au grand dam de ma mère.

Ma mère….Que dire d’elle ? Un roman entier ne suffirait pas à la décrire : c’est une grande brunette avec de long cheveux qu’elle laissait pendouiller sur ses jolies épaules ; elle avait pour habitude de toujours marcher à pieds nus, comme mon père car elle estimait pouvoir sentir « les vibrations du cœur de la Terre » ;; je n’ai jamais eu le courage de lui avouer que toutes les vibrations qu’elle percevait provenait en fait du trafic de camions sur l’autoroute toute proche…

C’était une amoureuse de la nature : elle parlait aux arbres , leur chantait des chansons, elle disait pouvoir faire revivre les plantes fanées en leur chantant l’amour…Niveau plante, mes parents étaient drôlement calé, surtout quand il s’agissait de les fumer d’ailleurs….Mon père lui ressemblait trait pour trait à ma mère, du moins moralement ; du reste il portait une sorte de longue toge blanche et ne se séparait jamais de sa guitare : elle avait même droit à sa place d’honneur dans le lit conjugal.

Les enfants du village avait pour habitude de nous traiter « d’illuminés », aucun enfant n’avait le droit de m’approcher sous peine d’être réprimander ; je me sentais désespérément seule jusqu’au jour où une nouvelle famille s’installa au village : c’était une famille de bourgeois plutôt aisé, les parents et leurs deux enfants parmi lesquels une jeune fillette qui répondait au doux surnom de Lily.

Nous étions toutes deux dans la même classe et alors que tout le monde me considérait comme une pestiférée, elle fut la seule à me tendre la main et à faire de moi son amie ; depuis ce jour, nous ne sommes plus quittées au point de quitter notre bourgade et de s’installer ensemble dans la grande ville.

Nous avons eu toutes deux une adolescence plutôt mouvementé : fumage de joints avec mes parents, flirt avec les garçons….Nous n’étions pas des anges mais rien au monde ne pouvait nous séparer, pas même le garçon sur lequel on avait toutes les deux craquées : on avait décidé d’un commun accord de ne rien tenter. Pourtant nous avons fini par le partager, mais ça c’est une autre histoire ;)

Lily : « Allo Clem’s ici la Terre ! Tu dors ou quoi ? ». Lily était penchée au dessus de mon lit et me regardait comme si j’étais devenu folle. Elle saisit l’album photo que j’avais dans les bras et elle se mit à le feuilleter

Lily : « Rho c’est pas vrai ?! Tu as gardé toutes ces photos, on a l’air atroce ! »

Effectivement, l’angle de vue n’était pas très flatteur : Lily avait l’air d’un bibendum et moi j’avais hérité des oreilles monstrueuses de Dumbo…

Moi : « Bah ça reste tout de même de bons souvenirs….J’étais justement en train de préparer ma valise pour ce week-end, tu es sure de ne pas vouloir venir ? Tes parents seront contents de te voir ! »

Lily : « Ah ça ce n’est pas sur, je vais d’abord les laisser se débrouiller avec Yvan et ensuite je verrais si le champ est libre pour moi »

Lily n’avait pas revu ses parents depuis Noël, où depuis le jour où son frère a fait son coming-out et a décidé d’abandonner ses études de commerciales pour devenir barman dans un club gay. La crise familiale était alors inévitable : les cris , les pleurs, toute sa famille s’en est donné à coeur joie ; Lily elle s’était contenté d’applaudir le courage de son frère et était heureuse de ne pas être pour une fois le centre d’intérêt de la famille.

Lily : « Surtout… Tu n’oublies pas ma petite commande hein ? J’ai déjà prévenu ta mère, elle m’a dit qu’elle serait ravie de me faire parvenir de la joie en herbe. »

Moi (pensive) : « Ma mère de 50 ans deale du shit, c’est un comble ! »

Je terminais ma valise en silence : dans quelques heures je  prendrai le train en direction de la ville de mon enfance.

Publicité
Commentaires
PetitePapouille deviendra grande
Publicité
Publicité